Café /rencontre avec les comédiennes Sandrine Chauveau, Marine Huet, Marie-Clotilde Palay et le metteur en scène Dominique Savin, autour de la pièce Comme une chandelle vacillante entre deux mondes, d’après l’œuvre de Marie Noël.
Présentation et échanges autour de l’œuvre de la poétesse Marie Noël.
Marie Noël, de son vrai nom Marie Rouget, est une poétesse et écrivain française, née le 16 février 1883 à Auxerre, décédée le 23 décembre 1967. Elle est officier de la Légion d’honneur.
Elle est née dans une famille très cultivée et peu religieuse. Elle resta célibataire et s’éloigna très peu de sa ville natale. Sa vie ne fut pas si lisse pour autant : un amour de jeunesse déçu (et l’attente d’un grand amour qui ne viendra jamais), la mort de son jeune frère un lendemain de Noël (d’où son pseudonyme), les crises de sa foi… tout cela sous-tend une poésie aux airs de chanson traditionnelle. À sa mort, elle lègue son œuvre à la « Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne ». Cette société savante (fondée en 1847) gère et étudie son œuvre à travers de nombreuses publications.
Femme passionnée et tourmentée, elle n’est souvent connue que pour ses œuvres de « chanson traditionnelle », au détriment de ses écrits plus sombres, dont la valeur littéraire et la portée émotive sont pourtant bien plus fortes. Citons à titre d’exemple le poème pour l’enfant mort, véritable « hurlement » (titre d’un autre de ses poèmes) d’une mère écartelée entre sa souffrance quasi animale et sa foi en Dieu, appelant à l’acceptation (Marie Noël était profondément catholique). Le déchirement entre foi et désespoir, qui culmine dans un cri blasphématoire aussitôt repenti, est ici particulièrement poignant.
Elle a obtenu en 1962 le Grand Prix de poésie de l’Académie française.
Elle entretint une importante correspondance avec des intellectuels de son époque : Henry de Montherlant, François Mauriac, Jean Cocteau, Colette, la princesse Bibesco, et fut notamment une grande amie de l’ambassadeur Léon Noël (1888-1987).