François Garcia, Bye bye Bird, Verdier, 2018
Au milieu des années soixante, Paco, le narra- teur, et ses camarades débarquent à Bristol pour un séjour linguistique. Très vite, un malaise s’installe au contact de familles anglaises traditionnelles, figées dans la hiérarchie d’une société victorienne qui se fissure sous les coups de boutoir de la dernière génération. Façon de vivre réinventée qu’une jeunesse middle class s’approprie à travers le rock, le rhythm’n’ blues du Bye Bye, Bird des Moody Blues, les airs des Rolling Stones, Animals et autres groupes, les codes vestimentaires décalés, le désir d’une liberté sexuelle qui s’affirme en même temps que se fait jour une prise de conscience poli- tique. Entre péripéties familiales, rencontres inquiétantes ou séduisantes, l’adolescent fait l’apprentissage de nouvelles dimensions du monde. Au rythme d’une écriture emportée par l’im- patience, le narrateur voyage dans sa propre mémoire et la mémoire collective d’une époque qu’il fait résonner avec finesse, sur une tonalité complice et railleuse, comme un présent restitué.