Il n’y a aucun fantôme dans les photographies de Bernard Plossu, en tout cas, aucun ne s’est manifesté. C’est un curieux phénomène car Paris est la ville au monde où l’on en compte le plus au mètre carré, au moins depuis la naissance officielle de la photographie au dix-neuvième siècle, lorsque les poètes, le cou cerné de lavallières, tendaient à leurs amantes leurs mains pâles mouchetées d’encre noire. Oui, c’est vrai, Plossu le reconnaît, pas l’ombre d’un fantôme, et leur prospérité l’indiffère, guetter les apparitions, interroger les miroirs, faire tourner les tables, éloigner les mauvaises ondes, ça ne l’intéresse pas. Encore plus curieux, il ignore qu’il existe un recensement officiel des fantômes par arrondissement, dont les chiffres sont consultables à la Fondation du Parfait Mystère et des Feintes, près du quai des Orfèvres où officiait le commissaire Maigret. Mais alors, s’il n’y a pas de fantôme, à quoi ressemble son Paris, ou plutôt, posons la question autrement, pourquoi le Paris de Bernard Plossu est-il d’une telle abondance, comme s’il recherchait, en définitive, quelque chose d’inaccessible : mais quoi, quel mystérieux trésor ?
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