Les images prolifèrent aujourd’hui à une vitesse inouïe sur des supports innombrables et elles demandent d’autant plus une lecture attentive et critique s’opposant à l’accélération effrénée de nos modes de vie. La photographie reste une énigme bien loin d’une science objective. Inlassablement et avec bonheur, je reviens vers sa simplicité trompeuse, sa mince surface silencieuse et l’évidence de sa complexité.
Regarder le paysage exige de la disponibilité et l’acceptation de s’y perdre sous la surface des apparences. Le questionnement des espaces du paysage et des villes avec leurs incessantes métamorphoses identitaires, l’interrogation du visible considéré comme un espace de mémoire stratifié, marqué par l’empreinte de l’homme, constituent le fil conducteur de mon travail. Attentive aux incohérences et voisinages inattendus, à l’importance des détails et à leur stratification inextricable, je m’interroge sur l’indéniable pouvoir qu’a l’image de nous tendre un miroir.