Ce texte éclair plonge celui qui s'y colle dans la terre aride du plateau de Manosque, la préparation des cultures maraîchères, celle des paniers de légumes à livrer. Dans ce reportage littéraire, Marin Fouqué part retrouver son ami Valentin rencontré aux Beaux-Arts de Cergy. L'un est devenu écrivain, l'autre a acheté une parcelle de terre qu'il cultive dans le Sud. Sa compagne Islemme est quant à elle bergère. Une plongée dans leur monde qui tire dans les cuisses, commence avant l'aube, où l'auteur apprend à "débrancher le cerveau" pour trier les oignons, regarder le champ comme un espace de liberté, un choix politique. Voilà un regard humble sur ce monde paysan et sur celles et ceux qui n'en héritent pas mais décident d'en faire leur destin. Marin Fouqué s'y frotte en ouvrant toutes les écoutilles, s'imprégnant de chaque instant et c'est très juste, sans fioriture car ce qui est devant suffit largement. La langue est rythmée, animée, cadencée par le temps des éléments vivants qui l'entourent.