Alors voici un roman, un vrai, un beau. Mais n'allez pas croire que la poésie est remisée bien loin. D'abord il y a l'auteur, Benoît Reiss, co-directeur des éditions Cheyne, maison de poésie devenue incontournable. Et puis il y a ce texte. "Onirique et charnel" a dit Marie-Hélène Lafon. Et une fois la lecture terminée, on ne peut que se répéter ces deux mots tant ils sont justes. Dans une nature omniprésente, nous suivons l'initiation d'un jeune homme à la peinture, à l'amour et à ce sentiment incommensurable de faire partie d'un grand tout. Abîmé physiquement, séparé d'une partie de son corps et du reste des humains, celui qui va devenir Gueule demi, va finalement être relié au monde par la rencontre de deux êtres et sauvé par son art. Onirique et charnel. Pas mieux.