RENCONTRE AVEC HADRIEN BELS POUR SON PREMIER ROMAN « CINQ DANS TES YEUX » (Editions de l’Iconoclaste)
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Du Panier des années 90 à aujourd’hui, voilà un premier roman qui saisit Marseille au vol, l’observe changer de visage. On colle aux basques de Stress, qui grandit, cherche sa place dans sa vie comme dans sa ville, ville qui fait les yeux doux aux nouveaux « venants » et digère ses enfants. Les répliques fusent, les images s’imposent, les portraits font mouche, le regard pique. Une réussite.
Extrait.
« Ma mère m’a mis à l’école publique des Moulins. « J’allais quand même pas le foutre chez les bonnes sœurs ! » De son éducation, elle avait gardé qu’un enfant ça s’adapte, ça suit et ça fait pas chier. Sur la photo de classe, au milieu des Comoriens, des Arabes et des Portugais, avec ma figure rose, j’étais facile à repérer. En sortant de l’école je courais à fond pour acheter de la Biberine et des meringues chez Mme Calzolari, qui plus tard est entrée en taule pour trafic de cocaïne.Et le soir, j’allais chercher la pizza au camion Les 2 frangins, en bas de la montée du Saint-Esprit. Aldo pétrissait sa pâte pendant que le vieux Carboni nous chantait son opérette de fils d’immigré napolitain déçu de Mitterrand et qui n’avait pas honte de dire, « En 80 j’ai voté pour lui. Maintenant, je vote Le Pen ». Quelques années plus tard, sa femme, Gisèle, est devenue maire d’arrondissement. Le vieux Carboni
a retrouvé le sourire et la rose du Parti socialiste. La politique, ici, c’est comme les lasagnes, on recouvre de sauce bien épaisse. »