Je vivais dans le quartier de Musrara, sur la ligne séparant Jérusalem-Ouest de Jérusalem-Est, cité israélien. Une vieille maison arabe dont le couloir central était une ancienne ruelle de souk. (…) J’achetais les pitas chez le boulanger palestinien de l’autre côté du boulevard, chaudes et moelleuses comme une peau d’enfant sortant du sommeil, et les bagels saupoudrés de sel chez un vendeur de falafels israélien de la rue Hanevi-im, la rue des Prophètes. » Jérusalem, un lieu unique où les passions se déchaînent, où la vie brûle plus que partout ailleurs. Une ville ambiguë où l’Histoire est au coeur de chacun, où l’on s’interpelle parfois par des « shalom habibi ! » (« salut » en hébreu, « chéri » en arabe), ultime espoir de paix. Au-delà de celles et ceux qui la peuplent et l’animent, cette ville concentre les fureurs et les vénérations d’une bonne part de l’humanité.