50 ans de passion pour le monde arabe « Le monde arabe qui était pour moi, il y a tant d’années, un horizon lumineux, désirable, n’est plus aujourd’hui sur nos écrans et dans les journaux que bruit, fureur et désespérance. Enfant, ces pays me faisaient rêver alors que je grandissais dans un petit village du nord de la Gironde. La vie m’y semblait morne, ennuyeuse, je voulais m’échapper. A 18 ans, je suis parti avec trois amis dans la voiture du père de l’un d’eux. A Tarifa, j’ai vu les lumières de l’Afrique. Le lendemain à Tanger, j’ai compris que j’étais arrivé. Finalement, c’est trois ans plus tard, dans une montagne peinte en rose sur les cartes de géographie, que tout a vraiment commencé : à Batna dans les Aurès, en 1966. A partir de là toute une vie se déroule que, du haut de mes années, je contemple avec bonheur. J’ai connu l’Algérie, puis le Maroc. Revenu à Paris, j’ai étudié l’arabe et découvert la Syrie, le Liban, le Yémen. Devenu diplomate, mon premier poste a été l’Irak du temps de Saddam Hussein et de la guerre contre l’Iran. Puis je suis retourné en Algérie quelques années et ensuite à Bahreïn, au Liban, au Yémen. Et en Egypte, que j’avais découvert la première fois à vingt ans. J’y ai exercé un beau métier, celui de conseiller culturel. J’y ai créé des filières francophones, un hebdomadaire. J’y ai vécu dans l’amitié, dans la confiance, dans la fidélité. Et puis, pour m’attacher définitivement à ce pays est arrivée la révolution du 25 janvier 2011 dont les graines aujourd’hui enfouies germeront. J’ai moi aussi marché au milieu de la foule vers la place Tahrir et je ne regrette pas d’y avoir cru. J’ai voulu raconter cette histoire singulière, ce monde arabe cinquante année dans ce monde arabe qui nous hante tous, nous intrigue, nous passionne. »