Bien que l’on s’en cache souvent, les faits divers exercent sur nous un irrésistible pouvoir de fascination/répulsion. Les histoires rassemblées dans les médias sous ce vocable sont souvent le mélange d’affaires familiales ou conjugales sordides, de détresse sociale et de malchance ou d’absurdité. Elles disent et font ressortir, si l’on s’y penche de plus près, beaucoup de l’état de notre société (difficulté à boucler les fins de mois, solitude, sensibilité aux animaux…). Si elles nous attirent secrètement, c’est qu’elles nous permettent, l’espace d’un instant, de mettre à distance ces difficultés ou questions : « Ouf, quand même, je n’en suis pas là ! » Depuis plusieurs années, Matthieu Chiara arpente le site faitsdivers.org qui recense les faits divers ainsi que les rubriques éponymes des journaux afin de sélectionner ceux dont l’incongruité, l’horreur ou la poésie le frappe et dont on pourra, parfois il vaut mieux, rire. Grâce au talent de Matthieu Chiara, qui ne cesse de s’affirmer, nous avons le droit d’assumer notre voyeurisme et, surtout, il réussit par son trait poétique et son humour grinçant à faire ressortir toujours l’humanité derrière le sordide. L’effet est garanti et immédiat