« Elle dira qu’elle bricole, qu’elle bidouille de la musique, depuis toujours et dans l’urgence. Mais à la voir piloter son laptop de ses pieds nus, traquer toutes ces sonorités du monde qu’elle découpe, colle, superpose et sample à l’infini, on l’imagine sculptrice moderne plutôt que bidouilleuse. Avec patience, finesse et précision extrême, Ottilie [B] taille dans la musicalité des mots et du son, comme dans une matière première et vivante, à transformer et réinventer.
Poétique, charnel et intimiste, l’univers qu’elle sculpte avec grâce, nous ballade entre slam et chanson, colère et douceur, violence et sensualité. Chercheuse de son autant que de sens, Ottilie B s’inspire de la mythologie grecque, de la philosophie épicurienne, de la littérature comme celle de Lorette Nobécourt, de la poésie de René Char ou Marina Tsvétaéva, d’artistes chercheurs défricheurs tels Gainsbourg, Rita Mitsouko, Claire Diterzi, Nicolas Repac… Autre source d’inspiration : ses expériences sensibles du voyage, « espace intemporel de tous les possibles, où tout est perpétuel changement, plus frontalement que dans le quotidien, explique-t-elle. Chaque voyage est pour moi un moyen très concret d’approcher un état spirituel de disponibilité et de créativité ».
Pour cette femme du monde aux origines métissées – kabyles, italiennes, mongoles – chaque voyage est quête de soi, mais aussi matière créative directe, brute et multiple : sons du réel capturé au cœur de la nature, rythmiques et sonorités nouvelles, instruments, musiques et chants de tous les mondes. Du chant diaphonique mongol au chant soufi , en passant par le joik finlandais, Ottilie [B] honore toutes les traditions qu’elle traverse, les faisant naturellement siennes, leur donnant le soufle singulier de sa créativité et de sa voix, premier instrument et première arme, trace éphémère et boussole éternelle, vers l’ailleurs et vers la vie. »
Lydie Mushamalirwa & Ln
Stage de chant du 28 au 31 mars à Montjalade (Reillanne).
Sur inscription : ottilieproduction@gmail.com